Who are my people : Mon peuple ce n’est pas seulement l’Union des personnes nées de même père et de même mère, tes frères et sœurs de sang peuvent muer et devenir d’autres personnes que tu ne reconnais pas. Donc au-delà des liens de famille et d’amitié, mon peuple c’est finalement mon père et ma mère jusqu’à preuve du contraire et jusqu’à ce que je mue de nouveau pour former peut-être un autre peuple nucléaire (ma future femme, et mes futures enfants). Au totale, mon peuple c’est ceux qui vivent avec moi et qui m’aident à finir ma mue.
Je suis né en 1988 à Maroua (extrême Cameroun), j’étudie d’abord le droit privé fondamentale à l’Université de Ngaoundéré et fini avec mon master un an avant d’entrer à l’Institut Supérieur du Sahel en 2015 où j’obtiens mon diplôme d’ingénieur de conception en art plastique deux ans après. Après avoir participé à plusieurs ateliers d’art à Buea et Yaoundé dans le cadre de l’UNIFAC, j’obtiens le deuxième prix en 2012 dans la catégorie de dessin. Je passe mes résidences dans la galerie IN AND OFF ART CENTER chez l’artiste Hako Hankson. Mais avant cela je travaille à l’Alliance française de Garoua pendant quelques années avec l’artiste William Kayo. Puis récemment je fais une résidence à la Galerie MAM sous la direction de Simon Njami. Sous l’influence des artistes comme Joël Mpah- Dooh,Soly Cisse, Hervé Yamguen, Tatcheda Patrick, j’ai pu affiné mon écriture artistique au quotidien tout en me questionnant sur les conditions humaines, sur le fait que l’homme dans sa société peut muter en une autre personne complètement différente de ce qu’il était sous l’influence de son semblable ou des événements qui se succèdent dans la vie. Sur le fait qu’il peut se métamorphoser face aux situations incongrues et aux vicissitudes qu’il affronte, d’où les personnages étranges que je prends du lézard, animal qui m’inspire à cause du phénomène de mue qu’ils connaissent au fur et à mesure qu’ils grandissent. Les couleurs chaudes et les fleurs sur mes toiles inspirent la beauté de leurs nouvelles peaux qui apparaît après leurs mues. Je raconte des scènes de vie par rapport à moi et aux gens qui m’entourent et les mutations que les gens connaissent. J’associe des animaux déformés, des objets banales de la vie quotidienne qui révèlent nos vrais visages alors qu’aux yeux de tous nous nous présentons en d’autres personnes qu’on n’est pas…