I started my weekly consultations of the colonial archives at the Royal Museum of Central Africa in Tervuren in 2012. At first my mind was busy with the front reading of the photographs. After many thousands of images, faces and bodies were sedimented in my brain as well as in my heart. I was struggling to make drawings out of this limbo. After two years of consultations, one day my eye accidentally changed the viewing angle of the pictures. I started to look for inspiration in all the empty spaces around the faces, bodies, the gap between the legs. I realized that in these spaces there was Life like a rebirth after the trauma. I called this series "The dismantled writing".
Pélagie Gbaguidi ( Bénin 1965) vit et travaille à Bruxelles. Gbaguidi se définit comme un griot contemporain. Au sens poétique «le griot remet en question l’individu dans sa propre trajectoire car il absorbe la parole des anciens, la remodule comme une boule de graisse qu’il vient déposer dans le ventre du passant, avec les ingrédients de son époque». En pratique: «casser le rythme du quotidien et y intégrer sa part d’éternité». Son oeuvre est une anthologie de signes et de traces sur le trauma. Elle en fait un de ces sujets récurrents, comme en témoigne l’acquisition récente de 100 dessins de la série Code noir au Mémorial Acte en Guadeloupe. Le travail sur les archives coloniales et postcoloniales, le démasquage du processus de l’oubli, sont autant de réflexions menées au crayon et au pinceau. Ce réajustement de l’imaginaire suscite chez l’artiste une urgence de mettre en forme, une écriture d’images libératrices et un corpus où puiser des formes contemporaines.
Ses dernières expositions comprennent AsylStadtmuseum au Statdmuseum de Munich en 2013 et 2014, la Divine Comédie du curateur Simon Njami au MMK de Frankfurt en 2014, au National Museum of African Art à Washington D.C en 2015. Elle participe entre autres en 2016 à une exposition collective au Musac ( Spain), et à 1 :54 à Londres.
