En 1995 mon enseignant de projet d’étude a dit à ma classe que les lettres pour nos correspondants que nous avions envoyées en dehors des USA n’auraient pas reçu de réponse du fait que la professeure de l’Alabama, n’avait pas trouvé Gauteng sur leur atlas. Selon elle, ils avaient pu trouver seulement PWV sur leur carte, qui est le nom historique de la zone où j’ai grandi, le carrefour économique de l’Afrique du Sud, comprimé entre les villes de Pretoria, Vereeniging et l’aire géographique de Witwatersrand (appelée the golden-rich Belt du fait que les réserves d’or de l’Afrique du Sud sont les plus riches du monde.). Bien que les excuses de notre professeure ont sonné terriblement faux, elle a agit comme l’aurait fait n’importe quel politicien, en déplaçant le problème sur un malentendu sur bases politiques.
Le PWV a changé son nom en Gauteng en décembre1994 lors de la transition historique vers la démocratie le 27 avril 1994. Dans cette ère démocratique plus de 20 noms de villes ont changé, tout comme les noms d’espaces publiques, de places, de bâtiments et de rues. L’Inde aussi a traversé un changement massif de noms depuis son indépendance en 1947. Plus de 70 villes ont changé de nom lors des derniers 70 ans. En Afrique du Sud et en Inde, le changement des noms a débuté avec une forte intention politique, dans un cas, l’objectif a été de corriger l’institution de noms incorrecte anglophone aux villes indiennes, imposition de règles coloniales anglaises, dans l’autre en se concentrant sur l’effacement des noms qui ont représenté l’apartheid, les chefs, et les héritages de la colonisation. Des décennies après, ces changements de noms ont altéré radicalement leur objectif, utilisés souvent pour des fins politiques, culturelles, religieuses et tribales. La chronique de 158 lettres, les changements des noms de villes indiennes sélectionnées par ordre chronologique depuis son indépendance en 1947. En tous les cas seuleument les lettres changeantes de chaque ville est coupé de la page.
Eduardo Cachucho est un artiste et un architecte qui vit aux Pays-Bas. Il s’intéresse à comment les développements nationaux et transnationaux de l’infrastructure, peuvent avoir des répercussions durables dans le temps après leur implémentation.
Il fait des recherches historiques bien détaillées, il fouille en des domaines spécifiques, il recueille des références sur des évènements historiques, des documents, des évènements catalytiques, du matériel d’archive. Ces éléments apparaissent souvent au sein de situations critiques qui dans le temps perdent leur importance, ou estompent leurs effets et portées au long des décennies. Son travail agit comme une intervention qui renforce ou remet en question ces éléments. Simultanément, son intérêt pour la performance et la vidéo permet un autre point d’accès concernant les matériaux de recherches et les travaux cités plus haut, du fait qu’ils sont souvent résumés en une action performative symbolisant les éléments au coeur de la recherche, présentée donc sous forme de performance et de morceaux de vidéo au sein d’une installation.