AtWorker

Astrid Staes

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Astrid Staes

Patiente

What come first is: La douleur 

Ce qui vient en premier la douleur si je la laisse faire ce qui vient en premier la cigarette la tête qui tourne les caresses puis le cœur balbutiant balbutiant les balbutiements du cœur c’est plus joli que palpitations ce qui vient en premier le prévu ce qu’on ne prévoit pas est souvent guet- apens il me semblerait pourtant qu’il faudrait seulement laisser partir ce qui s’en va laisser venir ce qui vient mais j’ai mal et rien n’est visible une maladie qui n’a pas de nom est une maladie qui n’existe pas ils ne veulent rien savoir mais moi je vais leur dire que je ne sais plus marcher que je crains les gens qui ne portent pas de sac et qui ont les mains dans leur poches ils sont les rois du monde ils n’ont peur de rien il vous regardent et vous savez qu’ils pourraient courir plus vite que vous et vous qui voyagez votre vie sur vos épaules parce que vous avez peur de manquer je prends la place de ce qu’aucune place ne voudrait m’accorder détaches-toi les cheveux et cesse de parler à l’impératif la distance qui me sépare de vous j’aimerai lui casser les genoux ce qui vient en premier la douleur.

Astrid Staes

Astrid a 21 ans et vit à Paris. Comédienne et photographe, elle a créé La Compagnie du Désert avec Marin Langlois et a réalisé sa première exposition de photographies argentiques intitulée « Autoportraits », projet lié à l’exposition internationale « IMPOSSIBILITY » menée par Elena Korzhenevich en Octobre 2021. Cette année, elle réalise son mémoire sur « Le silence dans les déserts scéniques du théâtre d’après-guerre ».

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