Fondation Donwahi
Thème:"Mon identité, mon histoire"
Conductor:Jems Robert Koko Bi
Une page après l’autre, AtWork arrive à Abidjan, en Côte D’Ivoire, pour le deuxième chapitre du projet, présenté par lettera27 et réalisé par la Fondation Donwahi pour l’Art Contemporain. Du 13 Décembre 2013 au 1 février 2014 le siège de la Fondation Donwahi a accueilli l’exposition numérique des carnets d’artistes. Le chapitre a été structuré en deux parties, d’une part l’atelier animé par l’artiste Jems Robert Koko Bi avec les étudiants de l’Académie des Beaux-Arts d’Abidjan et de l’autre, l’exposition des carnets Moleskine réalisés pendant l’atelier, avec entre autre l’exposition permanente en ligne visible depuis les tablettes numériques – exposition et dispositif pour la circulation du savoir, diffusant des œuvres d’art sous licence libre et partagée (CC BY-SA).
“Le collectif se met en place seulement quand l’individu se prend en charge lui-même. C’est seulement après les créations individuelles que l’échange fonctionne. La confrontation des créations individuelles engendre le collectif.”
Jems Koko Bi, leader de AtWork Abidjan.
Guidés par l’artiste Jems Robert Koko Bi, les participants ont imaginé leur carnet à partir d’une réflexion sur des sujets tels que le processus créatif, les licences libres, et le thème « mon identité, mon histoire ». L’art, appréhendé en tant que construction d’images-métaphore sur le statut de la connaissance, a été utilisé par Jems Koko Bi pour offrir aux participants de l’atelier l’opportunité de se connaître soi-même, de connaitre leur propre culture et leur propre histoire, pour réfléchir sur leur identité, pour la “réinventer”
et pas seulement pour s’en « approprier”.
Jems Koko-Bi est né en 1966, à Sinfra en Côte D’Ivoire. C’est une figure émergente de l’art contemporain ivoirien. Après des études à l’Institut National Supérieur des Arts et Actions Culturelles (INSAAC) d’Abidjan et à l’Académie des Beaux- Arts de Düsseldorf, il a été plusieurs fois l’un des protagonistes de la Biennale de Dakar et de nombreuses autres manifestations internationales. Il excelle dans la ciselure de bois brûlé, son matériau de prédilection, avec lequel il réalise des formes tantôt figuratives, tantôt abstraites et conceptuelles. Ses œuvres affrontent d’une part le thème de la lutte pour le pouvoir (Installation de chaises, 2013) et d’autre part la fuite de cerveaux (Convoi royal, 2010). Son travail fait partie de l’exposition The Divine Comedy: Heaven, Purgatory, and Hell Revisited by Contemporary African Artists qui a débuté son tour mondial en 2014. Il vit et travaille actuellement à Essen, Allemagne.
“Exprimer son identité et son histoire ne peut se faire qu’en se dépouillant des carapaces académiques, afin de retrouver sa propre essence. J’étais curieux de découvrir comment les participants de ce workshop auraient exprimé leur liberté et découvert peut-être leur vraie nature. C´est un défi qui implique spontanéité, créativité, fantaisie, mais aussi discipline, un parcours ardu en vue du résultat final”
Jems Koko Bi, Leader de AtWork Abidjan
Grâce à cet atelier les 29 participants ont eu la possibilité de vivre un échange, complété par la culture de l’amitié promue par un guide spécial comme Jems Koko Bi, lequel a su enclencher un processus d’apprentissage collectif. Le workshop s’est tenu auprès du siège de la Fondation Donwahi et en suivant d’autres itinéraires à travers la ville d’Abidjan. Les étudiants ont donc utilisé les carnets comme objets de voyages soumis à des rituels quotidiens : écrire, inscrire, dessiner un prolongement de soi-même, de ses propres idées, de ses histoires personnelles, en laissant une trace de ces découvertes et de ces moments d’échange magiques avec les autres.
“On dit qu’il faut juste utiliser un peu de couleur pour faire de l’art, pour être soi-même en fait. Il s’agit d’art parce que c’est difficile d’être soi-même. Je suis tous les autres : mon “je” n’est que la somme de moi-même et des autres”.
Philippe Ekra Komenan, participant de AtWork Abidjan.
Une installation intéractive, conçue pour l’occasion, qui a permis de feuilleter sur des tablettes numériques les œuvres données par 63 artistes au soutien de Moleskine Foundation et qui font partie de la collection d’œuvres d’art sous forme de carnet. Chaque mur de l’espace expositif a été revêtu de phrases des auteurs et des commissaires de AtWork et quelques étudiants ont écrit à la main des mots nés de l’expérience du workshop. Un travail de patience, de longue haleine et réflexif, afin d’imprimer une touche de manualité au sein de la gallerie. Une collection qui se transforme et qui reflète la complexité des recherches artistiques contemporaines et qui s’enrichit d’ajouts toujours différents. Simon Allen, Carlo Fei, Marcus Neustetter, Virginia Ryan, Fally Sene Sow, Angelo Sarleti, Enrico Tealdi sont les sept nouveaux auteurs à avoir adhéré au projet au cours de 2013.
L’expérience est comprise dans le deuxième chapitre du projet AtWork sous forme de livret numérique et est racontée à travers les textes de la commissaire d’exposition Katia Anguelova, du conseiller du projet Simon Njami et de l’artiste Jems Koko Bi.